Patrick Bensard

Présentation

Pleinement justifiés par le rôle primordial que joue la Cinémathèque de la Danse dans la conservation des archives audiovisuelles sur cet art majeur, les sujets que son directeur Patrick Bensard se propose d’aborder ont quelque chose à voir avec l’éphémère de la danse, que le travail du réalisateur capture et immortalise. Entre le souvenir et la trace de cet évènement, un décalage s'opère. C'est d'une manière  rigoureusement "impressionniste "que Patrick Bensard évoquera ce que l'on peut nommer les "ruses de la mémoire" ou l'archive introuvable,  bref ce vertige de la danse où le réel n'est à proprement parler ni  souvenir, ni  oubli, mais une clairière délicate  au-delà de la mémoire...

L’Intervenant

Patrick Bensard est né à Boulogne Billancourt en 1947. Après des études de philosophie à la Sorbonne et de psychanalyse à l’Université de Vincennes, il se passionne pour le cinéma, la photographie et plus tard pour la danse. Il écrit très tôt pour les Cahiers du Cinéma mais aussi sur la danse puisqu’il cofonde en 1979 le magazine Empreinte(s), première revue consacrée à la danse contemporaine. Dès les années 70, il travaillera un an à New York, aux côtés des photographes Marc Riboud, Yan Berry, Eric Lessing et Leonard Freed.

Ce premier séjour annoncera les prémisses d’un lien ténu et fidèle qu’il entretiendra avec le monde de la Danse…
Alors qu’il est directeur artistique du Festival de Danse de Châteauvallon, Igor Eisner (directeur de la danse au Ministère de la Culture) et Costa Gavras (président de la Cinémathèque française) lui proposent en 1982, à l’initiative du Ministère de la Culture, de créer et diriger au sein de la Cinémathèque française une «cinémathèque de la danse». 

Patrick Bensard est l’auteur et le réalisateur de deux documentaires consacrés aux grandes figures de la danse du XXème siècle que sont Jean Babilée et Lucinda Childs : Le Mystère Babilée,  2000 (Arte), et Lucinda Childs, 2007 (Arte et Lieurac Productions).

Il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 1996 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 2004.

La Cinémathèque de la Danse

La Cinémathèque de la Danse existe depuis maintenant 26 ans. Elle a acquis son indépendance en 2005. Elle continue de présenter régulièrement ses programmes à la Cinémathèque française nouvellement installée rue de  Bercy. En chiffres, depuis sa création, ce sont  plus de 500 films et 5000 vidéos qui composent ses collections, plus de 3000 missions et évènements en France et à l’étranger, ainsi qu’une cinquantaine de films longs-métrages présentés avec panache au Palais Garnier de l’Opéra national de Paris et au Théâtre du Châtelet. Mais avant tout, cette institution unique au monde se consacre avec passion aux images, sous toutes ses formes, de la danse, aussi bien classique que moderne, savante que populaire, liée à la musique orchestrale occidentale ou à la musique égyptienne, issue du Kabuki comme de la Samba, du Hip-Hop comme du Flamenco, sans oublier les témoignages ethnographiques précieux de Jean Rouch ou les films de Jazz exceptionnels qui composent la collection de Jo Milgram, collection que ce passionné de Jazz a décidé de confier à la Cinémathèque de la Danse en 1995...

Conférences

Les ruses de la mémoire : premiers artistes noirs en France
Format : conférence, projection d’archives (60 minutes) suivie d’un débat
Sur les traces du cake walk…Il s’agit d’un spectacle auquel Jean Cocteau assista en 1902 et qu'il se remémore en 1935, soit plus d’une trentaine d’années plus tard… Ce spectacle se passait au Nouveau Cirque. Ce fut probablement l’un des premiers spectacles de danse auquel il assistait…Le cake walk était la danse exécutée par les esclaves noirs dans les plantations du Sud des Etats-Unis. Parfois, les maîtres leur permettaient d’emprunter redingotes et chapeaux haut-de-forme, et ils en profitaient avec génie pour les caricaturer dans une sorte de sarabande qui évoquait les danses de salon de l’époque. Et comme récompense, les meilleurs d’entre eux recevaient une énorme part de gâteau, d’où le nom de cake walk… N’oublions pas que cette danse fut à l’origine des danses de Jazz… Pour faire suite à cette aventure des Elks –les danseurs du cake walk- seront projetées des images des premiers artistes noirs, danseurs ou musiciens venus en France : Joséphine Baker, Johnny Hudgins, Katherine Dunham, les Nicholas Brothers, Duke Ellington, Sydney Bechet et tant d’autres… Comme si Paris avait fait partie une fois pour toutes de leur destin.

Le Mystère Babilée
Format : projection du film Le Mystère Babilée, 2000, 90’ (produit par Arte et Lieurac Productions) suivie d’un débat
« Jean Babilée est en vérité un sage: sa curiosité inlassable, son intelligence des situations et des répliques, sa manière instinctive d'entrer en communion avec les êtres et les choses, ou de les éviter d'un bond, son comportement d'affranchi, le raffinement de son regard tout comme la virtuosité technique de son style d'interprète résultent d'une éthique et demeurent inséparables de ce qu'Heinrich Von Kleist avait superbement nommé "le chemin de l'âme du danseur" ».
Né à Paris en 1923, ce danseur hors du commun a conquis la célébrité pour son interprétation du Jeune homme et la mort (d’après un argument de Jean Cocteau) en 1946. Après des études à l'Opéra de Paris (1936-1940), Jean Babilée débute à Cannes après la guerre. Il est nommé Danseur Etoile aux Ballets des Champs-Élysées (1945-1950), où il crée de nombreux ballets comme Jeu de cartes avec Janine Charrat, Le Jeune Homme et la Mort, L'Amour et son amour, Till Eulenspiegel … Il créa à 56 ans Life, chorégraphié par Maurice Béjart, en 1979 à New York… Puis il dansa à nouveau Le Jeune homme et la mort avec le Ballet de Marseille en 1984 au Théâtre du Châtelet, à l’âge de 61 ans…
Formidable conteur, le danseur transmet dans ce film réalisé par Patrick Bensard sa passion pour les aventures artistiques, évoquant avec pudeur certains souvenirs plus intimes. Le film comporte de nombreux témoignages de Christian Lacroix, Jean-Paul Goude, Yvette Chauvirée, Maurice Béjart. Entretiens et extraits de chorégraphies, recomposent le parcours atypique d'un artiste qualifié dès ses débuts d’ « enfant terrible de la danse".

Jean-Paul Goude, créateur français et citoyen monde
Format : conférence, projection d’archives (60 minutes) suivie d’un débat
 « La danse a toujours été essentielle dans mon travail. Ma conception de la danse ne s’arrête pas seulement à la chorégraphie classique, moderne ou de caractère (hip hop…) mais à tous les mouvements du corps humain qui m’apparaissent justes et harmonieux… Et j’ai toujours dessiné des gens qui dansaient, en mouvement, naturellement encouragé par ma mère, danseuse, professeur de danse, chorégraphe, obsédé par la beauté de la ligne,  par la beauté en général… » Jean-Paul Goude
Jean-Paul Goude, l’un des plus brillants créateurs d’images et de mythologies de notre époque, a su capter par la vitesse, l’impertinence, l’élégance de ses montages graphiques et cinématographiques la fièvre des couleurs et des rythmes du monde entier.
Son fétichisme sentimental, son style précis et corrosif se sont inspirés depuis les années soixante de toutes les formes de danse, populaires ou classiques et il nous rappelle que la danse - force universelle d’invention, de rupture et de liberté – a toujours mêlé des classes et des ethnies différentes. Mixages que nous retrouvons au principe de son œuvre de graphiste. Car Jean-Paul Goude ne découpe pas seulement des séries imaginaires différentes, il fait chaque fois jaillir le trait (d’anatomie, de mouvement) qui, pour une succession d’images données, deviendra emblème calligraphique et totémique. La fascination, l’amour qu’il porte à ses modèles féminins nous font entrer en contact avec la fantaisie des multitudes et la légèreté du monde.
Patrick Bensard évoquera également la filiation entre Philippe Decouflé et Jean-Paul Goude, et de l’influence de ce dernier sur cet artiste talentueux de la jeune génération chorégraphique contemporaine.
Projection de séquences commentées par Patrick Bensard des films que Jean-Paul Goude préfère. Sous forme d’un montage d’images sur Jean Babilée, Alvin Ailey, Eduardo Villella, Michael Kidd, Mohammed Ali, James Brown, Gene Kelly, Jérome Robbins, Grace Jones, Judith Jamison, Agnès de Mille, Marlon Brando, ainsi que des films publicitaires réalisés par Jean-Paul Goude lui-même.

A noter : les films et archives projetés sont sur support BETA SP PAL et DVD

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