Ananda Devi

Dans le cadre du mois de la Francophonie
En partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

"Au contact des réalités "coloniales", c’est-à-dire des civilisations ultramarines, l’humanisme français s’était enrichi, s’approfondissait en s’élargissant pour intégrer les valeurs de ces civilisations (...). Au moment que, par totalisation et socialisation, se construit la Civilisation de l’Universel, il est question de nous servir de ce merveilleux outil, trouvé dans les décombres du régime colonial (...). La Négritude, l’Arabisme, c’est aussi vous, Français de l’Hexagone !"
Léopold Sédar Senghor (1962)

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est une institution fondée sur le partage d’une langue, le français, et de valeurs communes. Elle compte à ce jour cinquante-cinq États et gouvernements membres et treize observateurs. Présente sur les cinq continents, elle représente près du tiers des États membres de l’Organisation des Nations Unies. L’OIF apporte à ses États membres un appui dans l’élaboration ou la consolidation de leurs politiques et mène des actions de coopération multilatérale, conformément aux grandes missions tracées par le Sommet de la Francophonie : promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ; promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ; appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ; développer la coopération au service du développement durable et de la solidarité. L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) agit pour que les pays du Sud et en transition acquièrent les moyens de maîtriser le processus de leur développement et parviennent à générer leur propre dynamique par un développement humain et social durable et équitable.

Créé par l’OIF en 2001, le Prix des cinq continents de la Francophonie a pour objectif de mettre en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents. Il consacre un roman d’un écrivain témoignant d’une expérience culturelle spécifique enrichissant l’expression de langue française.

L’Intervenante

Ananda Devi est née le 23 mars 1957 à Trois-Boutiques (Île Maurice), un village perdu parmi les champs de canne à sucre. L'île Maurice est, dans sa splendeur et sa diversité humaine, au cœur de l'œuvre d'Ananda Nirsimloo-Anenden.
Ananda Devi est remarquée très tôt lorsqu’elle remporte, à l’âge de quinze ans, un prix littéraire pour une nouvelle intitulée La Cité Attlee, dans le cadre d’un concours organisé par la radiotélévision française et l’ACCT. Ce fut le début d’une carrière de plus de trente ans au cours de laquelle elle est progressivement devenue une voix majeure de la littérature de langue française de l’Océan indien.

Cette ethnologue de formation, docteur en anthropologie sociale et traductrice de métier, est sensible à l'imbrication des identités et des langages ; aussi explore-t-elle avec une grande acuité de nombreux caractères humains, recomposant ainsi les multiples univers qui se côtoient, s'affrontent, se déchirent dans un espace insulaire qui n'est pas moins analysé que recréé.

Publiée depuis 2001 par les éditions Gallimard,  elle a obtenu plusieurs prix littéraires, en particulier pour son roman paru en 2006, Eve de ses Décombres couronné par le Prix des cinq continents de la francophonie et le prix RFO.

Son style incisif, lyrique et pénétrant, offre à la langue française de nouvelles dimensions culturelles et linguistiques liées à son île natale. Son écriture est caractérisée par les thèmes sombres et le regard intransigeant qu’elle porte sur la société mauricienne. Ses personnages sont piégés par les forces contraires de la société, de la religion, de la cruauté humaine et des lignes de faille de l’histoire violente de la région. Leur seul recours, dans leur quête solitaire, est leur lucidité et leur humanisme profond. Ils peuvent ressembler extérieurement à des monstres, mais les monstres véritables sont les autres, les gens ordinaires qui refusent de comprendre. Le seul moyen de s’en sortir est de savoir qui ils sont.

Les livres d’Ananda Devi sont traduits en plusieurs langues. Parfaitement trilingue en français, anglais et créole, elle a elle-même traduit son roman intitulé Pagli en anglais. Son dernier roman, Indian Tango, se situe à New Delhi.

Conférences


La question de l’engagement
On pose souvent aux écrivains une question qu’ils se posent eux-mêmes sans toujours parvenir à y répondre clairement : « êtes-vous un écrivain engagé ? ». Ananda Devi a toujours souhaité préserver sa solitude d’écrivain en demeurant en dehors du monde pour mieux l’observer, en utilisant les voies de l’imagination pour mieux pénétrer dans la vérité des êtres, et en récusant l’étiquette de féministe et d’auteur engagé pour mieux jouir d’une liberté individualiste qui lui semblait-il devait être farouchement défendue…Et pourtant, à l’âge de cinquante ans, Ananda Devi est amenée à reconsidérer cette posture et à contredire ses propres convictions…

Ecriture ou psychanalyse ?
Ananda Devi est loin d’être psychanalyste. Elle est avant tout poète, mais se propose, en prenant appui sur le roman La vie de Joséphin le fou, de faire apparaître les mécanismes de l’écriture, proches de la catharsis et de montrer comment l’écrivain puise dans son inconscient pour en faire émerger les incarnations multiples et creuse l'espace clos de l'intime avec la truelle des mots.
« Ce ne sont pas là seulement des métaphores dont j'abuse ! L'écriture, toujours, sollicite en moi à la fois la splendeur exaspérée de la langue et les doubles cachés sous sa surface. Je me crée à travers les mots. Je fais de moi ce que je veux, quelque chose de mieux, en tout cas, de plus fort, de plus brûlant, que je livre à la page, provisoirement apaisée. Hors de l'acte d'écrire, je ne suis plus rien. »

Langue(s), écriture(s) et identité(s)
Du fait de ses origines mauriciennes, Ananda Devi vit depuis sa tendre enfance dans un univers traductionnel et jongle avec le créole et le bhojpuri, l’anglais et le français, le hindi et le mandarin. Toutes les langues ancestrales entendues au quotidien s’inscrivent dans sa mémoire emplie de mots, de sonorités, d’intonations, comprises ou pas, maîtrisées ou non.
Cela nous arme-t-il pour autant pour un monde plurilingue ? Sommes-nous des funambules du langage ou au contraire des touche-à-tout qui n’en maîtrisent aucun? Et surtout, quelle est la fondation de notre culture commune, de notre compréhension des autres ?
Ces questions ne sont pas anodines. Elles ne l’ont jamais été. La proximité de la langue et de l’identité est telle que leur séparation n’est jamais rien de moins qu’une déchirure.
Résoudre nos incertitudes identitaires par le biais d’une langue héritée de la colonisation – est-ce bien raisonnable ?

Format de l’intervention
Chacune de ces trois conférences sera introduite par un bref état des lieux de la Francophonie et de la « diaspora des écrivains francophones » par Myriam Senghor-Ba, responsable du Prix des cinq continents de la Francophonie.

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