Emmanuel Ducamp

Né en 1961, Emmanuel Ducamp est diplômé en Droit et Histoire de l’Art de l’Université de Paris X Nanterre. Directeur éditorial chez Alain de Gourcuff Editeur à Paris entre 1992 et 2003, il a, à ce titre, coordonné la publication d'une série d'ouvrages sur l'architecture, les arts décoratifs et l'art russe aux XVIIIe et XIXe siècles, et parmi ces derniers « Palais impériaux des environs de Saint-Pétersbourg » (4 vol.), « Pavlovsk, le palais et le parc, les collections » (2 vol.) ou « Le palais d'Hiver à Saint-Pétersbourg ». Plus récemment, M. Ducamp a collaboré avec Oleg Neverov, conservateur au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, à l'ouvrage "Grandes collections de la Russie impériale", publié à Paris chez Flammarion à l'automne 2004 (et aux Etats-Unis chez The Vendome Press, New York, sous le titre "Great Private Collections of Imperial Russia"). Emmanuel Ducamp est vice-président de l'Association Paris-Saint-Pétersbourg, qui promeut les rapports culturels entre la France et la Russie. Les jardins étant un autre de ses centres d'intérêt, il prépare actuellement avec les conservateurs des palais de Saint-Pétersbourg un ouvrage sur les jardins impériaux en Russie à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. M. Ducamp a dans le passé donné de nombreuses conférences aux Etats-Unis sur des sujets russes ou français, et notamment au Metropolitan Museum of Art à New York, au J.-Paul Getty Museum à Los Angeles ou au San Francisco Museum of Art.

CONFERENCES

1. Un Chef-d'Œuvre français mconnu : les jardins de Louis XIV à Marly

Les jardins de Louis XIV à Marly sont assurément l'un des chefs-d'oeuvre de l'art des jardins en France à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Après la disparition du Trianon de porcelaine et l'installation de la cour à Versailles en 1682, c'est là que le roi choisira de se retirer en compagnie de quelques courtisans privilégiés, d'abord une quinzaine de fois par an, puis près du tiers de son temps avant sa mort, en 1715. Pendant près de trente-cinq ans, le souverain se passionnera pour les jardins entourant le pavillon royal, d'inspiration palladienne, et les douze pavillons réservés aux rares élus : la rivière - somptueuse cascade de 52 degrés de marbre -, les "appartements verts", les bosquets recelant fontaines et salles de verdure provoqueront l'étonnement et l'admiration de tous les contemporains, d'autant plus que le roi ne cessera d'y apporter des transformations - reflet autant de l'évolution de l'esthétique baroque vers un esprit plus classique que de sa quête insatiable de perfection. Dès 1715 pourtant, et pour des raisons financières, les jeux d'eaux seront considérablement réduits, avant que charmilles, treillages, et enfin bâtiments ne disparaissent définitivement au début du XIXe siècle. Aujourd'hui, cet ensemble unique ne nous est plus connu que par les vues commandées par Louis XIV, conservées aux Archives nationales a Paris, et grâce auxquelles nous pouvons désormais prendre la place de ceux-la mêmes qui devaient quémander invitation si convoitée, par la formule célèbre :"Sire, Marly ?"

2. Entre Paris, Saint Petersbourg et Moscou - De 1750 à l'aube du XXème siçcle : la formation des collections privées en Russie

Dès le règne de Pierre le Grand, pendant celui de Catherine II et jusqu'à la révolution de 1917, l'empire russe abritera de nombreux collectionneurs privés. Aristocrates éclairés issus de l'entourage des souverains - les  Cheremetiev, les Stroganov, les Youssoupov -, diplomates vivant à l'étranger - les Galitzine -, seront progressivement rejoints au XIXe siècles par des amateurs russes vivant à l'étranger - les Demidov - puis par les fameux "princes-marchands" faisant leur apparition à Moscou avec la révolution industrielle naissante. Achetant d'abord a Paris - qui dictait alors son goût à toute l'Europe et était un centre majeur du marché de l'art -, les collectionneurs russes s'intéresseront de plus en plus à leur art national - à partir de 1850 - jusqu'à créer un musée qui lui soit entièrement consacré - la Galerie Tretyakov - inaugurée à Moscou en 1893. A la veille de la Première Guerre mondiale pourtant, alors même que la France faisait mauvais accueil à sa peinture d'avant-garde, quelques amateurs russes de génie s'en feront les promoteurs passionnés, au point de constituer des ensembles encore inégalés aujourd'hui (Serguei Chtchoukine possédait près de 50 toiles de Picasso, 38 de Matisse et 16 de Gauguin...).

3.  Le voyage du Comte et de la Comtesse de Nord en 1781-1782. De Saint Petersbourg à Paris : une expédition diplomatique teintée de passion artistique.

Pour Catherine la Grande, l'édification d'un empire russe qui put supporter la comparaison avec les grandes puissances ouest-européennes ne passait pas seulement par la construction d'un édifice politique mais aussi par la poursuite de buts culturels et artistiques. Vorace à l'extrême - et disposant de moyens illimités -, l'impératrice constitua ainsi à l'Ermitage (son musée privé, où elle aimait méditer "en ermite") des collections de peintures et d'objets d'art rivalisant avec celles, beaucoup plus anciennes, de bien d'autres souverains. Le désir de le faire savoir et de montrer à la face du monde que la Russie s'était enfin extraite du Moyen Age engagea Catherine II à envoyer son fils le grand-duc Pavel Petrovitch et sa belle-fille la grande-duchesse Maria Feodorovna en voyage diplomatique en Europe en 1781-1782, sous le pittoresque nom d'emprunt de "comte et comtesse du Nord". Pendant 428 jours, entre Saint-Pétersbourg et Paris, les grands-ducs de Russie visiteront toutes les cours, profitant de chaque étape pour augmenter leurs propres collections et acheter des oeuvres d'art pour leur nouvelle résidence alors en construction : le palais de Pavlovsk, tout proche de celui de Tsarskoie Selo, résidence d'été favorite de Catherine. Aujourd'hui, après une restauration exemplaire menée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, soieries de Lyon, porcelaines de Sèvres et  meubles parisiens ont retrouvé leur place, pour le plus grand plaisir des visiteurs, dans cette unique villa palladienne des bords de la Neva.

  

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